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Qui n'a jamais rêvé, en regardant un film, de s'adresser aux personnages sur l'écran ? Avec Prison Valley, cette idée n'est plus de la science-fiction. Ce "road-movie participatif", mis en ligne en avril sur Internet, vient de recevoir le Prix France24-RFI du webdocumentaire au Festival du photojournalisme de Perpignan-Visa pour l'image. Depuis deux ans, le prix récompense cette forme journalistique émergente qui offre aux internautes un mélange de vidéo, d'animation, de photo, de son et de texte. Prison Valley enquête sur un comté des Etats-Unis dont l'économie gravite autour de l'industrie pénitentiaire. Il le fait d'une façon inédite, en poussant l'interactivité dans ses derniers retranchements.

Remis mercredi 1 er septembre dans la soirée, le prix France 24-RFI du meilleur webdocumentaire a été décerné à Philippe Brault et David Dufresne pour "Prison Valley", dans le cadre du festival du photojournalisme "Visa pour l'image", organisé chaque année à Perpignan.

Le webdocumentaire "Prison Valley", qui propose un voyage dans l’industrie carcérale dans le Colorado, a reçu le prix du webdocumentaire France 24 et RFI au 22e festival Visa pour l’image. Retour sur 18 mois de dur labeur.

Cette victoire était presque prévisible… Prison Valley, le webdocumentaire de David Dufresne et Philippe Brault a remporté hier le prix France24/RFI du meilleur webdocumentaire 2010. Ce webdocumentaire, mis en ligne en avril dernier, a surclassé tout ce qui a été publié auparavant. Tant dans le fond que dans la forme, ce webdocumentaire a innové et a inspiré une génération de « web-reporters ».

Organisé par FRANCE 24 et Radio France Internationale, dans le cadre du festival Visa pour l'Image de Perpignan, le Prix du webdocumentaire 2010 récompense "Prison Valley", une plongée interactive dans l'univers pénitentiaire américain.

Mais le webdoc dont tout le monde parle, c’est « Prison Valley », toujours produit par Upian. Il est « exemplaire » car illustre parfaitement la convergence des écrans, le fameux crossmedia, pardon transmédia en français, un webdoc pour tous les supports ! Coproduit par la chaîne franco-allemande avec « Libération », il a été diffusé sur le Net, via un site dédié, mais on pouvait aussi suivre l’évolution du projet via Twitter. Puis est venu le passage télé, au début de l’été, sur cette plongée dans l’univers de Cañon City, au Colorado, le comté américain aux treize prisons. On peut même télécharger une application iPhone.

Pour la seconde fois, le prix France 24-RFI du webdocumentaire sera remis dans le cadre de Visa pour l'image, le festival international de photojournalisme de Perpignan, qui se tient jusqu'au 12 septembre. Entretien avec Lucas Menget, initiateur de cette compétition, qui entre dans sa phase finale avec 9 œuvres sélectionnées que l'on peut voir ici.

Prison Valley de Philippe Brault et David Dufresne aura bel et bien marqué un tournant dans l’histoire de cette nouvelle forme de récit qu’est le webdocumentaire. Cette vaste enquête sur Canon City, ville du Colorado dont l’économie toute entière repose sur les prisons privées qui l’entourent, instaure un rapport dynamique entre reportage vidéo, photojournalisme et texte, qui passe par une architecture narrative interactive proche du jeu vidéo, et une invitation à dialoguer entre visiteurs, avec les auteurs, et même avec les protagonistes du film (voir post ici).

L'humoriste s'enchante, parle des voyages, des rencontres et des figures croisées. Pêle-mêle, de ce « chauffeur de taxi guinéen, à New York, qui connaissait tout de Vincent Bolloré et le détestait », et des prouesses technologiques qu'offrent Internet (« Prison Valley » et Arte. radio)… et les studios de « Groland.con » (« un minitel ! »), puisque c'est ainsi que sera rebaptisé le bulletin hebdomadaire de la « Présipauté » en septembre.

Prison Valley is a landmark web documentary on many counts: it is long (one hour in its linear form, plus “bonuses”), it cost a lot to make (230,000 euro budget), and it was successful.

A unique nonfiction film that its producers call "a road movie on the web" is getting attention within the indie production world, according to the Independent, a news site for media makers. Viewers interested in "Prison Valley" sign into Twitter, Facebook, or create an account on the film’s site.

In the end, Prison Valley was able to secure a mainstream form of distribution not in spite of but because of its pioneering usage of the web as an arena for marketing and community-building. Combine that with impeccable journalism and a beautifully-shot film, and you’ve got a multimedia model that offers filmmakers new insights into telling a story in many different mediums at once.

L'équipe d'Upian ne s'arrête pas là : dans la foulée, elle développe un mini-jeu sur Dominique Strauss-Kahn et l'affaire de la MNEF ou un autre sur les déboires de Paco Rabanne avec la presse. "A l'époque, nous, on appelait ça des 'galettes', entre autres parce que c'était des petits trucs à servir chaud", se souvient Alexandre Brachet. "On n'avait pas l'impression de faire des jeux vidéo ; moi, je n'ai pas du tout cette culture-là. Mais on se disait qu'un dessin de presse, sur Internet, ça devait forcément être interactif !"

Sur Arte, le documentaire Prison Valley, l'industrie de la prison sur Canon City, cette ville du Colorado de 36.000 habitants, 13 prisons et 8.000 détenus, a passionné 285.000 téléspectateurs (1,3% de pda).

Quand le documentaire se fait hybride : à la croisée des chemins entre un film, un album photo et un site web, cela donne « Prison Valley » de David Dufresne et Philippe Braut.

Web-documentaire sur ce même coin du Colorado, Prison Valley est en ligne sur le site arte.tv depuis le 22 avril. Le film programmé ce soir, et cosigné, comme sa version Web, par Philippe Brault et David Dufresne se présente, explique ce dernier, « comme un doc classique, susceptible de toucher un plus large public, pas forcément adepte d'Internet ». Mais les internautes ont-ils, eux, été touchés par le dispositif plutôt innovant (possibilité de dialoguer avec d'autres internautes en ligne, chats avec les auteurs ou des experts, forums sur des sujets liés à la problématique des prisons)? Réponse: oui et non.

Un documentaire fort, très bien écrit et réalisé, qui nous plonge dans une Amérique qu'on n'a pas vraiment envie de connaître.